ادبیات استوار است بلکه محوری است که در اطراف آن تصاویری که ازتخیل نویسنده ظاهر شده است ،قرار دارد.نویسنده مانند دیگر انسان ها ترس از زمان دارد اما آنچه که وی را از دیگران متمایز می سازد توانایی وی برای بیان کردن ترسهایش به وسیله ی تصاویر است.ما برای بیان این فرضیه از متد ژیلبر دوران استفاده کرده ایم تا ببینیم آیا نویسنده توانسته بر ترس خود غلبه کند یا خیر. از این رو در فصل اول به این نکته می پردازیم که آیا لوکلزیو نوعی ترس از گذر زمان را بیان کرده است؛و در فصل بعدی خواهیم دید که آیا لوکلزیو توانسته در برابر این گذر زمان پیروز شود  یا خیر.از آنجائیکه لوکلزیو از جمله نویسندگانی است که جایزه نوبل را به خود اختصاص داده است و نحوه نگارشی متفاوت و کاملا نو نسبت به جهان پیرامون خود دارد.نگرشی متاثر از دو دنیای متفاوت غرب و آفریقا.در رمان های وی زبان به جای آنکه وسیله ارتباطی میان من و جهان باشد وسیله ی بیان حس هاست و دیگر قیود زمانی و مکانی را نمی توان رعایت کرد .به همین دلیل در رمان هایش می بینیم که زمان گاهی گذشته و گاهی حال است و ظاهرا هیچ دلیلی برای این جابجایی دیده نمی شود جز اینکه آیا لوکلزیو نوعی ترس از گذر زمان را بیان می کند یا  می تواند در برابر این گذر زمان پیروز شود.

Introduction

 

 

 

 

 

 

J.M.G Le Clézio est un auteur de l’Afrique. Il fluctuante entre Afrique et Occident. Son histoire personnelle témoigne de l’ambiguïté de sa situation. Il va découvrir, dès l’enfance, l’Afrique et sa colonisation. Son écriture aussi fluctuante entre deux mondes. Le Clézio met en place un texte qui se cache, qui résiste. Pour lui la parole doit susciter des questions pour être efficace, elle ne doit pas être accessible immédiatement. Il  ne cherche pas à produire un effet stylistique, mais plutôt à atteindre une vérité de parole. Il condamne le style qu’il considère comme un mensonge. Il vise une langue spontanée, vivante, semblable à un souffle. La parole retenue est un élément essentiel dans la poétique le clézienne. La parole conteuse crée une médiation, elle peut se faire le porte-parole d’une mémoire collective. C’est une parole vivante, le conteur doit conserver et restituer le ton de ce qui est dit.  Le Clézio situe ses récits dans des lieux de culture orale comme l’Afrique.

Le désert s’impose comme le lieu de la révélation. Il est celui des origines, il s’impose comme un infini de silences. Son image, omniprésente dans l’œuvre de Le Clézio, symbolise la quête du silence, de l’origine. L’écrivain vise une langue spontanée, vivante, semblable au souffle du vent du désert. Le désert purifie par son silence. La richesse de la langue vient pour lui du métissage, qui seul permet d’entendre tout ce qu’il y a dans les mots. Il cherche à retrouver cette parole vive dans sa propre écriture. Par les langues étrangères, Le Clézio dévoile le secret du langage, son écriture requiert la participation du lecteur qui doit écouter le texte et non plus seulement le lire. Il y a ainsi dans l’écriture le clézienne une forte dimension sociale et idéologique. Le Clézio s’adresse au public occidental, sa fonction de dénonciation revêt alors toute son importance. L’écriture est, pour lui, un de ses seuls moyens d’action, « Je ne suis qu’un écrivain, alors que faire ? J’écris ». L’écriture de l’Afrique est pour lui un mode de dénonciation de l’Occident. Sa mise en scène des cultures orales est à envisager comme un effet de miroir inversé des cultures dominantes de l’écrit. L’écriture des cultures orales est ainsi, pour Le Clézio, le mode d’un retour à l’imaginaire, aux sources de son écriture.

Le Clézio dans ses œuvres essaie de découvrir ce côté inconnu de la vie où il est possible de trouver le salut, où le regard s’affole de tant voir, où l’ouïe perçoit les bruits les plus ténus; où les mots sont inutiles et où les gestes uniquement comptent.  Il  poursuive une  quête, de rechercher un même vrai sens à la vie, une qualité essentielle, celle du regard, un regard libérateur, nu, sans aucun préjugé; un regard que le merveilleux enseigne bien plus que la réalité scientifique.

La conscience du temps est donc présente dans l’œuvre de Le Clézio. Le temps paraissait immense, très lent, avec par instants de drôles d’accélérations incompréhensibles, des vertiges, comme si on traversait le courant d’un fleuve. Le temps apparait pour l’homme, comme une réalité négative en lui-même, pour autant qu’il soit lié au devenir, à la douleur de l’existence et à la mort.

«  Depuis toujours, le temps a été source de l’angoisse, parce qu’il est synonyme de la mort. En effet, il ne cesse pas de s’écouler et conduite l’homme vers la fin de son voyage terrestre, passage obligé de la condition humaine. L’homme s’est toujours confronté à la mort. Il faut dire que l’homme est temporel : le temps apparaît comme inséparable de la condition humaine. Il domine la vie de sa présence, il impose ses effets. »1

 

ادبیات استوار است بلکه محوری است که در اطراف آن تصاویری که ازتخیل نویسنده ظاهر شده است ،قرار دارد.نویسنده مانند دیگر انسان ها ترس از زمان دارد اما آنچه که وی را از دیگران متمایز می سازد توانایی وی برای بیان کردن ترسهایش به وسیله ی تصاویر است.ما برای بیان این فرضیه از متد ژیلبر دوران استفاده کرده ایم تا ببینیم آیا نویسنده توانسته بر ترس خود غلبه کند یا خیر. از این رو در فصل اول به این نکته می پردازیم که آیا لوکلزیو نوعی ترس از گذر زمان را بیان کرده است؛و در فصل بعدی خواهیم دید که آیا لوکلزیو توانسته در برابر این گذر زمان پیروز شود  یا خیر.از آنجائیکه لوکلزیو از جمله نویسندگانی است که جایزه نوبل را به خود اختصاص داده است و نحوه نگارشی متفاوت و کاملا نو نسبت به جهان پیرامون خود دارد.نگرشی متاثر از دو دنیای متفاوت غرب و آفریقا.در رمان های وی زبان به جای آنکه وسیله ارتباطی میان من و جهان باشد وسیله ی بیان حس هاست و دیگر قیود زمانی و مکانی را نمی توان رعایت کرد .به همین دلیل در رمان هایش می بینیم که زمان گاهی گذشته و گاهی حال است و ظاهرا هیچ دلیلی برای این جابجایی دیده نمی شود جز اینکه آیا لوکلزیو نوعی ترس از گذر زمان را بیان می کند یا  می تواند در برابر این گذر زمان پیروز شود.

Introduction

 

 

 

 

 

 

J.M.G Le Clézio est un auteur de l’Afrique. Il fluctuante entre Afrique et Occident. Son histoire personnelle témoigne de l’ambiguïté de sa situation. Il va découvrir, dès l’enfance, l’Afrique et sa colonisation. Son écriture aussi fluctuante entre deux mondes. Le Clézio met en place un texte qui se cache, qui résiste. Pour lui la parole doit susciter des questions pour être efficace, elle ne doit pas être accessible immédiatement. Il  ne cherche pas à produire un effet stylistique, mais plutôt à atteindre une vérité de parole. Il condamne le style qu’il considère comme un mensonge. Il vise une langue spontanée, vivante, semblable à un souffle. La parole retenue est un élément essentiel dans la poétique le clézienne. La parole conteuse crée une médiation, elle peut se faire le porte-parole d’une mémoire collective. C’est une parole vivante, le conteur doit conserver et restituer le ton de ce qui est dit.  Le Clézio situe ses récits dans des lieux de culture orale comme l’Afrique.

Le désert s’impose comme le lieu de la révélation. Il est celui des origines, il s’impose comme un infini de silences. Son image, omniprésente dans l’œuvre de Le Clézio, symbolise la quête du silence, de l’origine. L’écrivain vise une langue spontanée, vivante, semblable au souffle du vent du désert. Le désert purifie par son silence. La richesse de la langue vient pour lui du métissage, qui seul permet d’entendre tout ce qu’il y a dans les mots. Il cherche à retrouver cette parole vive dans sa propre écriture. Par les langues étrangères, Le Clézio dévoile le secret du langage, son écriture requiert la participation du lecteur qui doit écouter le texte et non plus seulement le lire. Il y a ainsi dans l’écriture le clézienne une forte dimension sociale et idéologique. Le Clézio s’adresse au public occidental, sa fonction de dénonciation revêt alors toute son importance. L’écriture est, pour lui, un de ses seuls moyens d’action, « Je ne suis qu’un écrivain, alors que faire ? J’écris ». L’écriture de l’Afrique est pour lui un mode de dénonciation de l’Occident. Sa mise en scène des cultures orales est à envisager comme un effet de miroir inversé des cultures dominantes de l’écrit. L’écriture des cultures orales est ainsi, pour Le Clézio, le mode d’un retour à l’imaginaire, aux sources de son écriture.

Le Clézio dans ses œuvres essaie de découvrir ce côté inconnu de la vie où il est possible de trouver le salut, où le regard s’affole de tant voir, où l’ouïe perçoit les bruits les plus ténus; où les mots sont inutiles et où les gestes uniquement comptent.  Il  poursuive une  quête, de rechercher un même vrai sens à la vie, une qualité essentielle, celle du regard, un regard libérateur, nu, sans aucun préjugé; un regard que le merveilleux enseigne bien plus que la réalité scientifique.

La conscience du temps est donc présente dans l’œuvre de Le Clézio. Le temps paraissait immense, très lent, avec par instants de drôles d’accélérations incompréhensibles, des vertiges, comme si on traversait le courant d’un fleuve. Le temps apparait pour l’homme, comme une réalité négative en lui-même, pour autant qu’il soit lié au devenir, à la douleur de l’existence et à la mort.

«  Depuis toujours, le temps a été source de l’angoisse, parce qu’il est synonyme de la mort. En effet, il ne cesse pas de s’écouler et conduite l’homme vers la fin de son voyage terrestre, passage obligé de la condition humaine. L’homme s’est toujours confronté à la mort. Il faut dire que l’homme est temporel : le temps apparaît comme inséparable de la condition humaine. Il domine la vie de sa présence, il impose ses effets. »1

 

Le temps va alors exercer une puissance influence sur l’imagination de Le Clézio. Son omniprésence annonce qu’il occupe une place essentielle dans l’œuvre de Le Clézio. Nous voulons préparer une étude des figures du temps chez Le Clézio.

Dans cette partie, comme l’instrument de recherche, nous voulons présenter la méthode critique de Gilbert Durand. Cependant, il faut signaler que notre travail n’envisage pas une étude totale du système durandien. Elle est une petite introduction à une grande recherche appliquant cette méthode. Notre étude, fondée sur la notion de la critique, n’est qu’un travail élémentaire pour la compréhension d’une pensée.

La base et le principe de la pensée durandienne sont profondément liés aux théories de l’épistémologue et critique Gaston Bachelard.

 

[1] ABBASSI, Ali, La Peur du Temps chez Hugo, Université SHAHID BEHESHTI, 2004, p. 2.

Le dernier insiste sur le rôle important de la rêverie et de l’imagination dans la création des œuvres littéraires. En effet, Bachelard et Durand ont toujours eu un regard particulier sur l’image. D’après eux, les images poétiques ont un système qui est définit par l’imaginaire. Ce dernier se base sur les images originelles sans lesquelles les manifestations de la vie et des valeurs vitales seraient impossible. Ces images sont celles qui sont inspirées par les matières fondamentales, par les mouvements principaux, comme monter et descendre, et par les quatre éléments fondamentaux : feu, eau, terre, air.

 

Dans son ouvrage : Les Structures anthropologiques de l’imaginaireIntroduction à l’archétypologie générale, paru pour la première fois en 1960, Gilbert Durand présente sa démarche. L’ouvrage a pour objet de définir le sémantisme primitif des images et d’établir une ” classification des grands symboles de l’imagination “. Il établit que les produits de l’imagination ont une signification intrinsèque, qui détermine notre représentation du monde. Il définit l’imagination comme « la racine de toute pensée. »1

 

 

 

[1] CHELEBOURG, Christian, L’imaginaire littéraire, Des archétypes à la poétique du sujet, Paris, Nathan, 2000, p. 57.

Les réalités géographiques et cosmiques, les structures sociales, la conscience de la fécondité féminine, de la force virile, toutes ces données objectives de la perception se mêlent à nos pulsions profondes pour constituer notre représentation du monde. Entre ces deux dimensions de la réalité, l’une objective, l’autre subjective, l’imagination opère un perpétuel va-et-vient, un échange constant, auquel Gilbert Durand donne le nom de “trajet anthropologique.” Ce trajet définit l’imaginaire :

 

« Finalement, l’imaginaire n’est rien d’autre que ce trajet dans lequel la représentation de l’objet se laisse assimiler et modeler par les impératifs pulsionnels du sujet, et dans lequel réciproquement, comme l’a magistralement montré Piaget, les représentations subjectives s’expliquent « par les accommodations antérieures du sujet » au milieu objectif.»1

 

 D’après Durand, toutes pensée repose sur des images, qui n’ont rien à voir ni avec la mémoire, ni aves la perception.

 

1 DURAND, Gilbert, Les Structures anthropologiques de l’imaginaireIntroduction à l’archétypologie générale, Paris, Dunod, 1992, p.38.

En effet, la conception de l’anthropologie de l’imaginaire que Gilbert Durand a construit s’est fait sur cette constatation qu’à l’origine de toute culture, il y a une peur essentielle qui est la peur de la fuite du temps. Ce que Durand appelle le Chronos dévorant, que toutes les productions, pratiquement imaginaires et intellectuelles peuvent relever des réponses à cette fuite du temps.

En réalité, le principe classification de Durand est la bipartition des symboles entre deux grands régimes : “diurne et nocturne”. Ces régimes représentent deux manières de lutter contre le temps et l’angoisse de mort. Fondamentalement antithétique, le régime diurne oppose deux grandes catégories d’images, les unes qui signifient l’angoisse devant le temps, les autres la volonté de vaincre celle-ci et de s’élever au-dessus de la condition humaine. Parmi les premières, on distingue trois types de symboles représentant les visages du temps. D’abord des symboles thériomorphes, des images animales qui signifient soit l’agitation et le changement, soit l’agressivité et la cruauté. Ensuite viennent des symboles nyctomorphes, des images de la nuit qui transposent en terme d’obscurité la craint engendrée par le temps. Il groupe les images de l’impureté, de l’eau noire, mais aussi celle de l’aveuglement. Enfin, des symboles catamorphes, des images de la chute, mais aussi des images du sang, du vertige, de la pesanteur ou de l’écrasement. Ces symboles disent la déchéance de l’homme, chassé du paradis et devenu mortel.

À toutes ces images des temps, valorisés négativement, s’oppose le symbolisme symétrique de la victoire sur le destin et sur la mort. Il constitue le deuxième type d’images du régime diurne. À l’intérieure de celui-ci, Gilbert Durand distingue de nouveau trois catégories de symboles. En premier lieu, des symboles ascensionnels, par lesquels l’homme atteint à une souveraineté céleste, on trouve ici les images de l’élévation, de l’aile, de l’ange, du géant. Puis, des symboles spectaculaires, ils groupent les symboles de la lumière et les organes de la lumière : le soleil, l’œil, le verbe divin. Pour finir, des symboles diaïrétique, symboles de la puissance et de pureté qui se composent des armes et des insignes de la victoire, de l’accession à la transcendance : flèche, glaive, etc.

Les structures mystiques et synthétiques constituent le régime nocturne. Le premier cherche à nier le temps sur le mode de l’antiphrase, et le deuxième à s’en accommoder, à tirer parti de sa nature cyclique.

Dans les structures mystiques les symboles ne font plus vivre le monde en termes de conflit, comme dans l’antithèse, mais visent, au contraire, à réduire ses dangers, à les euphémiser au point de les nier, de les inverser, comme par antiphrase. Ils se répartissent en deux groupes : un groupe d’images de l’inversion et un groupe d’images de l’intimité. Ces structures de mystiques conjuguent une volonté d’union avec le monde et le goût de l’intimité secrète. Elles reçoivent également l’épithète d’antiphrasiques, pour souligner que leur fonctionnement générale est celui de l’antiphrase.

Dans les structures synthétiques ou (dramatiques) les symboles sont tous cycliques, ils sont animés par le désire de maîtriser le temps en utilisant ses rythmes propres. Pour y parvenir, ils s’orientent soit dans le sens de l’eternel retour, soit dans celui du progrès. Les cycles de l’éternel retour comportent une phase négative et une phase positive, la première étant interprétée comme nécessaire à l’avènement de la seconde, ce qui en euphémise la négativité. Dans les symboles progressistes, le dernier cycle « n’est qu’un cycle tronqué ou mieux une phase cyclique ultime emboîtant tous les autres cycles comme figures et ébauches de l’ultime procès. »1 Les symboles cycliques se présentent sous la forme de récits dramatiques, de mythes opérant la synthèse, la réconciliation si l’on préfère, d’images qui s’opposent dans les autres structures de l’imaginaire. Les modèles naturels de ces cycles sont les phrases de la lune et le cycle végétal des saisons.

Puisqu’ un travail constituant tous les deux régimes deviendra trop long pour un mémoire de maîtrise, notre travail se contente d’étudier les images du régime diurne de l’imaginaire.

 

Le temps va alors exercer une puissance influence sur l’imagination de Le Clézio. Son omniprésence annonce qu’il occupe une place essentielle dans l’œuvre de Le Clézio. Nous voulons préparer une étude des figures du temps chez Le Clézio.

Dans cette partie, comme l’instrument de recherche, nous voulons présenter la méthode critique de Gilbert Durand. Cependant, il faut signaler que notre travail n’envisage pas une étude totale du système durandien. Elle est une petite introduction à une grande recherche appliquant cette méthode. Notre étude, fondée sur la notion de la critique, n’est qu’un travail élémentaire pour la compréhension d’une pensée.

La base et le principe de la pensée durandienne sont profondément liés aux théories de l’épistémologue et critique Gaston Bachelard.

 

[1] ABBASSI, Ali, La Peur du Temps chez Hugo, Université SHAHID BEHESHTI, 2004, p. 2.

Le dernier insiste sur le rôle important de la rêverie et de l’imagination dans la création des œuvres littéraires. En effet, Bachelard et Durand ont toujours eu un regard particulier sur l’image. D’après eux, les images poétiques ont un système qui est définit par l’imaginaire. Ce dernier se base sur les images originelles sans lesquelles les manifestations de la vie et des valeurs vitales seraient impossible. Ces images sont celles qui sont inspirées par les matières fondamentales, par les mouvements principaux, comme monter et descendre, et par les quatre éléments fondamentaux : feu, eau, terre, air.

 

Dans son ouvrage : Les Structures anthropologiques de l’imaginaireIntroduction à l’archétypologie générale, paru pour la première fois en 1960, Gilbert Durand présente sa démarche. L’ouvrage a pour objet de définir le sémantisme primitif des images et d’établir une ” classification des grands symboles de l’imagination “. Il établit que les produits de l’imagination ont une signification intrinsèque, qui détermine notre représentation du monde. Il définit l’imagination comme « la racine de toute pensée. »1

 

 

 

[1] CHELEBOURG, Christian, L’imaginaire littéraire, Des archétypes à la poétique du sujet, Paris, Nathan, 2000, p. 57.

Les réalités géographiques et cosmiques, les structures sociales, la conscience de la fécondité féminine, de la force virile, toutes ces données objectives de la perception se mêlent à nos pulsions profondes pour constituer notre représentation du monde. Entre ces deux dimensions de la réalité, l’une objective, l’autre subjective, l’imagination opère un perpétuel va-et-vient, un échange constant, auquel Gilbert Durand donne le nom de “trajet anthropologique.” Ce trajet définit l’imaginaire :

 

« Finalement, l’imaginaire n’est rien d’autre que ce trajet dans lequel la représentation de l’objet se laisse assimiler et modeler par les impératifs pulsionnels du sujet, et dans lequel réciproquement, comme l’a magistralement montré Piaget, les représentations subjectives s’expliquent « par les accommodations antérieures du sujet » au milieu objectif.»1

 

 

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 D’après Durand, toutes pensée repose sur des images, qui n’ont rien à voir ni avec la mémoire, ni aves la perception.

 

1 DURAND, Gilbert, Les Structures anthropologiques de l’imaginaireIntroduction à l’archétypologie générale, Paris, Dunod, 1992, p.38.

En effet, la conception de l’anthropologie de l’imaginaire que Gilbert Durand a construit s’est fait sur cette constatation qu’à l’origine de toute culture, il y a une peur essentielle qui est la peur de la fuite du temps. Ce que Durand appelle le Chronos dévorant, que toutes les productions, pratiquement imaginaires et intellectuelles peuvent relever des réponses à cette fuite du temps.

En réalité, le principe classification de Durand est la bipartition des symboles entre deux grands régimes : “diurne et nocturne”. Ces régimes représentent deux manières de lutter contre le temps et l’angoisse de mort. Fondamentalement antithétique, le régime diurne oppose deux grandes catégories d’images, les unes qui signifient l’angoisse devant le temps, les autres la volonté de vaincre celle-ci et de s’élever au-dessus de la condition humaine. Parmi les premières, on distingue trois types de symboles représentant les visages du temps. D’abord des symboles thériomorphes, des images animales qui signifient soit l’agitation et le changement, soit l’agressivité et la cruauté. Ensuite viennent des symboles nyctomorphes, des images de la nuit qui transposent en terme d’obscurité la craint engendrée par le temps. Il groupe les images de l’impureté, de l’eau noire, mais aussi celle de l’aveuglement. Enfin, des symboles catamorphes, des images de la chute, mais aussi des images du sang, du vertige, de la pesanteur ou de l’écrasement. Ces symboles disent la déchéance de l’homme, chassé du paradis et devenu mortel.

À toutes ces images des temps, valorisés négativement, s’oppose le symbolisme symétrique de la victoire sur le destin et sur la mort. Il constitue le deuxième type d’images du régime diurne. À l’intérieure de celui-ci, Gilbert Durand distingue de nouveau trois catégories de symboles. En premier lieu, des symboles ascensionnels, par lesquels l’homme atteint à une souveraineté céleste, on trouve ici les images de l’élévation, de l’aile, de l’ange, du géant. Puis, des symboles spectaculaires, ils groupent les symboles de la lumière et les organes de la lumière : le soleil, l’œil, le verbe divin. Pour finir, des symboles diaïrétique, symboles de la puissance et de pureté qui se composent des armes et des insignes de la victoire, de l’accession à la transcendance : flèche, glaive, etc.

Les structures mystiques et synthétiques constituent le régime nocturne. Le premier cherche à nier le temps sur le mode de l’antiphrase, et le deuxième à s’en accommoder, à tirer parti de sa nature cyclique.

Dans les structures mystiques les symboles ne font plus vivre le monde en termes de conflit, comme dans l’antithèse, mais visent, au contraire, à réduire ses dangers, à les euphémiser au point de les nier, de les inverser, comme par antiphrase. Ils se répartissent en deux groupes : un groupe d’images de l’inversion et un groupe d’images de l’intimité. Ces structures de mystiques conjuguent une volonté d’union avec le monde et le goût de l’intimité secrète. Elles reçoivent également l’épithète d’antiphrasiques, pour souligner que leur fonctionnement générale est celui de l’antiphrase.

Dans les structures synthétiques ou (dramatiques) les symboles sont tous cycliques, ils sont animés par le désire de maîtriser le temps en utilisant ses rythmes propres. Pour y parvenir, ils s’orientent soit dans le sens de l’eternel retour, soit dans celui du progrès. Les cycles de l’éternel retour comportent une phase négative et une phase positive, la première étant interprétée comme nécessaire à l’avènement de la seconde, ce qui en euphémise la négativité. Dans les symboles progressistes, le dernier cycle « n’est qu’un cycle tronqué ou mieux une phase cyclique ultime emboîtant tous les autres cycles comme figures et ébauches de l’ultime procès. »1 Les symboles cycliques se présentent sous la forme de récits dramatiques, de mythes opérant la synthèse, la réconciliation si l’on préfère, d’images qui s’opposent dans les autres structures de l’imaginaire. Les modèles naturels de ces cycles sont les phrases de la lune et le cycle végétal des saisons.

Puisqu’ un travail constituant tous les deux régimes deviendra trop long pour un mémoire de maîtrise, notre travail se contente d’étudier les images du régime diurne de l’imaginaire.

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